Ingérer de l’amiante, est-ce risqué ? - 17/12/2021
L’Anses a effectué une revue de la littérature scientifique pour faire le point sur les dangers liés à l’ingestion d’amiante. Devant le manque de preuves scientifiques, il préconise des campagnes de surveillance.
Le point sur les recherches
On parle fréquemment des risques liés à l’inhalation d’amiante mais pas des conséquences de son ingestion. Or, 4% du réseau de distribution d’eau en France serait constitué d’amiante-ciment. Même si les risques d’ingestion d’amiante restent très faibles, ils ne sont pas inexistants. L’Anses a donc décidé de passer en revue les études scientifiques à ce sujet. Les experts ont constaté que les études sur ce thème restent rares, anciennes et ont souvent des limites méthodologiques. Ils estiment donc qu’elles ne permettent pas de conclure que l’ingestion d’amiante est à l’origine de cancers digestifs. Il existe néanmoins des signaux pouvant suggérer des liens entre l’ingestion d’amiante et les cancers de l’œsophage, du colon et de l’estomac. Des études réalisées en milieu professionnel montrent en effet que les travailleurs exposés à l’amiante sont plus sujets à ces cancers que la population générale. Les données ne permettent néanmoins pas de conclure sur le rôle de l’ingestion d’amiante pour ces pathologies.
Des campagnes de surveillance demandées
L’amiante ayant été utilisé pour les canalisations, l’Anses préconise la réalisation de campagne de détection de fibres ciblées. Ces analyses pourraient alimenter des recherches et des études épidémiologiques. L’Agence demande également la mise en place d’un suivi de l’état des canalisations amiante-ciment. Cette surveillance permettrait de s’assurer que les canalisations dégradées sont bien remplacées ou réhabilitées. Contrairement à la recherche de plomb dans l’eau, il n’y a actuellement aucune obligation de détection de l’amiante dans l’eau courante.
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